- 09.10.2018
- Envoyé par : elauser
- Catégorie : nouvelles

«On m’a volé un mois », déclare Achot Kevorkian, parlant de la révolution d’avril. Le 16 avril, alors qu’il était à l’heure du déjeuner à l’Académie des Beaux-Arts d’Erévan, il s’est rendu au square français pour se diriger vers l’avenue Baghramian, en vue de rejoindre Nikol Pachinian.
« Tout le monde marchait tranquillement avec les mains en l’air lorsque les policiers nous ont accueillis en nous faisant peur avec leurs matraques et en nous poussant. Avant même d’arriver à la Cour constitutionnelle, la rue était déjà fermée par des fils barbelés », a déclaré Kevorkian.
Il se souvient qu’ils étaient dans la rue pendant 30-40 minutes lorsqu’il a remarqué un objet ressemblant à une grenade passer au dessus d’eux, après quoi la police a commencé à lancer des grenades en direction de la foule.
« La troisième grenade est tombée près de nous, j’ai juste réussi à me retourner pour me protéger le visage. Après l’explosion résultant du son ou des fragments, j’ai poursuivi mon chemin pour me retrouver devant l’Union des écrivains d’Erévan en état de choc. J’ai remarqué qu’il y avait une pharmacie, j’y suis entré et j’ai finalement perdu connaissance », déclare Kevorkian, blessé aux jambes par l’explosion d’une grenade.
« Des parties de ma jambe sont endommagées, j’ai eu des blessures à six endroits avec deux blessures perforantes à la jambe gauche, comme des « courants d’air ». J’ai reçu les premiers soins à la pharmacie. Ensuite, je ne me souviens plus très bien vu que j’avais perdu conscience. Je me souviens avoir été transporté dans une ambulance », déclare Kevorkian.
Achot Kevorkian a été conduit à l’hôpital Erebuni pour une intervention chirurgicale. Une affaire pénale a été ouverte par le service d’enquête spéciale de la RA et Kevorkian a été reconnu victime.
« A l’hôpital, on a informé la police de l’incident, puis le service d’enquête m’a invité à témoigner », déclare Kevorkian. Il ajoute qu’il s’agissait de son unique rencontre avec le service d’enquête, après quoi l’affaire pénale ne semble pas avancer jusqu’à maintenant.
« Ce silence est étrange. Au début, il semblait qu’ils étaient occupés par des choses plus importantes ; notre tour ne vient pas et on ne sait pas pourquoi ils continuent à se taire. Néanmoins, j’attends patiemment et je suis convaincu que l’heure de la responsabilité viendra en vertu de la loi », espère Kevorkian.
Selon Tigran Egorian, avocat de Kevorkian, il est évident que la police a eu pour objectif de causer le plus grand préjudice aux participants à l’assemblée en diminuant leurs rangs, en les intimidant et en les dispersant.
La police est intervenue illégalement, ce qui a porté atteinte aux droits de Kevorkian à la liberté de réunion pacifique et au droit de ne pas être soumis à la torture et à des traitements inhumains. À cet égard, à l’exception de l’affaire pénale à l’examen, nous avons déposé une plainte administrative contre le tribunal administratif de la RA et nous saisirons la Cour européenne des droits de l’homme – CEDH en fonction de l’issue de l’affaire.